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MARSEILLE - Mamiekéké vous conte l'histoire des melons de COUCOURDAN ...
Les melons de Coucourdan
COUCOU LES AMIS ET AMIES Voici un nouveau conte provençal .
Il va vous passionner , je l'ai trouvé sur un blog et j'ai prévenu le conteur que je le partageais avec vous Cliquez vous serez chez lui . C'est un conte que j'ai vu sur d'autres blogs provençaux aussi mais c'est celui-ci qui m'a le plus intéressé malgré la même histoire pratiquement .
Donc je commence ...
Vous n'auriez pas trouvé, dans toute la riche contrée de Cavaillon, où les melons sont si justement célèbres, ni en nulle autre contrée au monde, une plus belle melonnière et, partant, de plus beaux melons, que celle de Coucourdan.
Mais aussi, où eussiez-vous trouvé un jardinier plus soigneux pour ses melons que Coucourdan lui-même ?
On eût dit, en vérité, que ces honnêtes cucurbitacées étaient conscientes des soins passionnés que le bonhomme leur prodiguait et qu'elles s'efforçaient de croître en arôme et en miel pour lui témoigner leur reconnaissance de sa culture, que dis-je ? De son culte fervent ! Aussi Courcourdan vendait-il ses melons tant et tel prix qu'il voulait.
Vous n'allez pas croire que c'était seulement pour la vente que Coucourdan apportait tout d'ardeur au développement de ces fruits, ah ! que non pas !
Coucourdan, que voulez-vous était gourmand, et surtout de melons ; voilà pourquoi, ne les trouvant jamais assez savoureux, assez sucrés, il améliorait sans cesse les produits de son jardin.
Par un des premiers soirs de l'été dernier, Coucourdan, dans sa melonnière, contemplait d'un oeil paterne ses melons, dont un été précoce et sec semblait vouloir hâter la maturité.
La journée avait été torride et les melons, étalés dans le terrain meuble, exhalaient déjà une bonne odeur capiteuse et musquée. Les narines du bonhomme se dilatèrent et humèrent avec volupté cet arôme exquis."Ah ! ah ! se disait Coucourdan avec une joie gourmande, nous allons pouvoir nous régaler de bonne heure cette année !"
Avisant deux melons énormes et dorés, à l'écorce rebondie et craquelée de fines arabesques, sa main experte sonda leurs flancs encore chauds du soleil de juillet.
"C'est pour demain ! fit-il allègrement. M. le juge paix m'en a déjà offert cent sous des deux ; mais serait-il juste que mes premiers melons fussent pour d'autres que Coucourdan. Hé ! je me moque bien de ton écu, juge !"
Et déjà il se pourléchait à l'idée du festin qu'il s'en promettait.
Or, le lendemain matin, jugez de la stupéfaction de Coucourdan, lorsque, s'étant rendu à sa melonnière, il s'aperçut que ses deux melons caressés et convoités la veille avaient disparu !
"Ah ! pour celle-ci, en voilà une qui compte ! grogna-t-il. Ces satanés rats ! Oh les gourmands ! oh les gueux !"
Mais, après examen, il dut convenir que les rongeurs incriminés n'étaient pour rien dans le méfait, car ces animaux, qui ne peuvent pourtant emporter dans leur trou des melons de quatre et six livres et plus, mangent ce fruit sur la plante ; or, l’examen révéla clairement à Coucourdan que ses deux pauvres melons avaient été bel et bien coupés, non sans adresse même. De plus, les écorces éparses dénotaient : premièrement, que le coupable n'appartenait pas au genre animal ; deuxièmement, que c'était bel et bien un être humain ; et, troisièmement, que cet être humain avait impudemment dévoré ses victimes sur place, en toute quiétude.
Coucourdan songea aux voisins ; mais, c'étaient tous d'honnêtes gens et fort à l'aise , quelque passant, peut-être ?... Mais son jardin était enclos ! Enfin, à bout de suppositions et de conjectures, le bonhomme se gratta la tête et, de là, porta tout naturellement ses mains sur un gros melon qu'il venait de voir, tout roux, et juste à point pour le lendemain. Cela parut le consoler, et il renvoya son festin au jour suivant.
Ah ! ouitche. Le lendemain, Coucourdan, accouru dès l'aube à ses melons, vit, avec une surprise doublée de fureur, que le pillard nocturne avait encore visité sa melonnière !Dans une rage extrême, le malheureux jurait, pestait, menaçait !
Ah ! si son voleur se fût trouvé là, qu'en eût-il fait, grand Dieu ! qu'en eût-il fait ?
Enfin, en parcourant son verger, soigneusement abrité des atteintes du mistral par de hautes et sombres haies de cyprès, Coucourdan constata que ses melons mûrissaient à l'envi. Ca et là, il sarclait, émondait, échenillait à mesure avec soin, tout en murmurant de sourdes imprécations.
"Et tout cela, grommelait-il, tant de peines, de soins pour qu'un filou, un... assassin !vienne me manger mes melons ? Nous verrons bien !
Pris d'une soudaine résolution, le bonhomme rentra, détacha d'un clou, où il rouillait, un vieux fusil qu'il frotta, récura, chargea. Puis, la nuit venue, il s'embusqua derrière une haie de son verger et, déterminé à tout, l'oeil et l'oreille au guet, il attendit.
Il attendit longtemps, bouillant d'impatience de châtier le coupable, frémissant au plus faible murmure, à la moindre bise... rien !
Les crapauds et les grillons en leur langage se disaient "Que fait-il, le grand Coucourdan, dans l'herbe jusqu'au menton ?"
Les escargots écarquillaient dans sa direction leurs longues cornes et les belles-de-nuit du jardin disaient aux papillons nocturnes : "Allez donc voir ce que fait Coucourdan, là bas, derrière la haie, et revenez nous le dire."
Et Coucourdan guettait, le point ferme sur son fusil, l’œil aux aguets, les dents serrées.
Enfin le jour parut, sans que rien d'anormal fût venu davantage troubler la quiétude de l'aube, qui ouvrit sur Coucourdan ses yeux candides.
Néanmoins notre homme passa encore la nuit suivante à l'affût et, comme il ne vit pas non plus le moindre maraudeur, il pensa que son voleur s'était enfin lassé ; lassé lui-même de monter la garde au lieu de dormir, il occupa son lit la nuit qui suivit.
Mais voilà que le lendemain matin - n'était-ce pas vraiment infernal ! - Coucourdan qui avait, au saut du lit, couru à ses melons, constata avec une douleur exaspérée que le maraudeur avait repris ses incursions dans sa melonnière. Il était encore volé !
"Monstre de coquin de sort !" gémit le pauvre Coucourdan.
Après s'être beaucoup lamenté et gratté la tête, le bonhomme parut soudain saisi d'une lumineuse inspiration.
Il alla fureter dans le hangar où il serrait ses outils et en ressortit bientôt, tenant triomphalement deux énormes pièges à blaireaux.
"Ah , ah ! disait-il, cette fois, je le tiens, le voleur, je le tiens !"Coucourdan plaça, bien dissimulés sous les larges feuilles rampantes, les deux pièges de chaque côté du melon le plus beau et le mieux à point, après quoi il se frotta joyeusement les mains d'un air vainqueur.
Le soir, Coucourdan s'endormit tranquille, persuadé qu'il tenait enfin son voleur.
Il le tenait, en effet !...
... Minuit sonne lentement et gravement au village. Tout dort dans la ferme. Au dehors, sous la clarté bleue de la lune, une ombre furtive, rasant les haies, se glisse, d'un pas dénotant la connaissance parfaite des lieux vers la melonnière de Coucourdan.
Les crapauds et les grillons se taisent, interdits ; les escargots braquent leurs yeux vers l’intrus, et les belles-de-nuit haussent leurs têtes curieuses pardessus la barrière de roseaux qui les enclot et disent aux papillons : "Encore lui ?"
Arrivée parmi les melons, l'ombre, sans hésiter, se penche, cherche, tâte, puis arrache hardiment le plus beau de tous.
Soudain, l'ombre pousse un cri, un horrible cri de détresse qui déchire le silence nocturne ; le maraudeur avait mis le pied sur un des pièges, il était pris !
La lune, qui s'était cachée comme pour se voiler la face devant le forfait, s'échappant alors de son nuage, éclaira la figure épouvantée de... de Coucourdan ! Coucourdan lui-même ! Son melon en mains, et la mine ahurie ! C'était lui son propre voleur !
Mais comment ? Eh, parbleu ! Coucourdan était... somnambule, et, préoccupé tout le jour, cette année plus que jamais, par ses melons, troublé jusqu'en ses rêves par la gourmandise, le bonhomme se levait la nuit et, tout endormi, il se rendait à sa melonnière pour manger ses melons.
Lorsque, complètement réveillé par la douleur, et après s'être copieusement gratté la tête... et aussi la jambe où le contact du piège se faisait sentir, Coucourdan put rassembler ses idées et comprendre son cas, il partit d'un franc rire.
Alors, s'étant débarrassé de sa douloureuse entrave, Coucourdan retourna à son lit, non sans avoir, par compensation, dévoré le délicieux melon cueilli dans cette étrange aventure.
Seulement, pour ne plus courir le risque de s'enrhumer dans ses sorties nocturnes, Coucourdan, à dater de cette nuit mémorable, cueillit chaque soir son melon le plus beau et le plus parfumé et le plaçait près de son lit, avant de se coucher.
Et, naturellement, au matin de chaque lendemain, il n'en restait plus que les graines et l'écorce.
Ah ! ce sont de fameux melons que les melons de Coucourdan !YMER -1912
Et voici et voilà encore un beau conte ! n'est ce pas mes amis et amies .
Sur ce je vous quitte pour aujourd'hui en espérant vous avoir fait plaisir encore une fois . Je sais que vous aimez ça ....
Gros bisous marseillais sous un grand soleil mais aussi le froid 8° gla gla gla ...
A très vite de vous lire .
Votre :
Renée (mamiekéké) et son Christian (cricri d'amour)
qui vous aiment toujours autant .
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Tags : Les melons de Coucourdan .....
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Commentaires
...fort amusant ce conte!
hum j'en mangerais bien du melon mais ce n'est point la saison..
Bises du soir,
Mireille du Sablon
kikou mes amis,
quelle belle histoire et ça me donne envie d'en manger un lol.
Je vous souhaite une bonne soirée, gros bisous, à bientôt,
Nadine
5CATALANEDimanche 11 Février 2018 à 20:27Trop drôle, je me suis régalée de te lire Mamiekéké !!! Et je languis les beaux jours pour en manger des melons, j'adooooore ! Bisous et bonne soirée.
une belle histoire-
somnambule voilà le fin mot de l'histoire-
je ne connaissais pas !
merci ça change les idées ! vu les infos-
bonne soirée ! bisous !!Bonsoir Renée.
Je ne connaissais pas cette histoire là. Elle m'a bien fait rire mais m'a adonné une soudaine envie de manger du melon alors que ce n'est pas la saison, c'est trop bête! ;-)
Bisous,
Mo
Bonsoir Renée. Merci pour cette belle légende des melons de Coucourdan. Bonne soirée et bisous
Je me suis dit, presque dès le début qu'il était somnambule et tellement obnubilé par ses melons, qu'il se levait pour les manger !
Merci pour cette belle légende, ma renée. j'adore.
Bon début de semaine, après un très bon WE que le soleil est venu éclairer, avec mes zamours : que du Bonheur !
Bisoux, mes zamoureux.Bonjour les amoureux,
Merci pour ce joli conte, c'est marrant !
Il raconte bien aussi.
De très belles illustration, bref, un beau billet comme toujours.
Les melons, l'été j'en mange beaucoup, c'est trop bon.
Je ne suis pas passée hier, j'étais malade, un gros rhume, rien de grave, mais j'étais abattue, envie de rien !
Ce matin, ça va, mais je ne danserais pas la samba.
Je ne sais jamais prendre des jours de congé, je suis seule au bureau le matin.
J'ai pris mon courage à deux mains.
Belle et douce semaine, gros bisous.♥♥
12BaBeLundi 12 Février 2018 à 11:11Merci une fois de plus pour ces jolis contes. Personnellement j'adore, je vous envoie mille bisous de Normandie. Ici la neige c'est enfin terminé.... enfin j'espère ! Heureusement que nos Marseillais sont là pour nous apporter du soleil et de la bonne humeur. Brigitte (Babe)
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Lundi 12 Février 2018 à 12:16
Bonjour chère BaBe
Contente de te voir ici une fois de plus et surtout que mon histoire t'ai plu .
J'essaie de faire connaître les jolis contes provençaux que j'ai découvert depuis que nous sommes ici dans le sud de la France .
Il faut bien avouer qu'ils sont aussi beaux que tout ceux que l'on connait des autres régions française , mais j'aimerai qu'en plus on aime ainsi encore plus cette belle région souvent décriée surtout concernant les marseillais qui valent à mes yeux autant que les niçois ou autres régions du midi .
Bon lundi à toi et gros bisous .
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Belle journée à vous deux. Excellente semaine ! Gros bisous.
Celui-ci ne doit pas encore être mûr ! Vivement la saison des melons... J'adore.Temps : superbe !
Amis du jour, bonjour
Belle histoire de Courcoudon et de sa melonnière. C'est une histoire du sud, elle sont toujours très mignonnes et toujours un peu au dessus de la réalité mais qu'est ce que c'est intéressant. Qui est pris qui croyais prendre.
Sinon rien de bien neuf dans la chaumière hormis les balades matinales et les répétition, ah aussi les sorties choucroute !! éhéhéh ! On coule une petite vie douce, de retraité en vacance perpétuelle.
J'espère que vous allez bien tous les deux
Je vous souhaite une bonne fin de journée
Bisesamicales
@lain
Salut
Elle est superbe ton histoire et on se marre sur la foin.
Le temps est ensoleillé et doux.
Une balade ce matin m'a mais de bonne humeur.
Bonne semaine
Bonsoir Renée,
Ce n'est pas grave si tu n'as pas eu envie de lire ce que j'ai reblogué.
Il n'y a pas d'obligation. ;-)
J'ai bien remarqué que tu aimais les articles illustrés de dessins et photos. Il suffit d'ailleurs de voir les tiens sur lesquels tu dois passer pas mal de temps!
Gros bisous,
Mo
Bonsoir chère Renée,
Un grand merci pour ce joli conte, un régal de le lire.
Je ne connaissais pas.
Bisous pour une belle soirée :-)
Une belle histoire dont la fin est cependant douloureuse.
Mais pour un bon melon je peux faire moi aussi quelques folies.
Bonne soirée.
Bonjour les amoureux,
Ca caille ce matin, mais un beau ciel bleu.
Le carnaval de Binche a chaque année de la chance.
Tant mieux, il y a du monde.
J'adore les gilles, Binche c'est la ville a côté de chez mon papa.
C'est petit, mais très beau.
Jeune, j'y allais tous les ans, on s'amuse comme des fous.
Ce matin, je tousse encore, mais je suis mieux.
Bonne journée, bisous en pagaille.♥♥
On a une personne qui s'appelle Cou"g"ourdan dans la commune. Belle histoire, je vais de ce pas mettre des pièges devant le frigo, mais les escargots les yeux écarquillés ne verront rien car ils sont dans le congel.
Gros gros bisous
Merci ma Renée pour cette jolie histoire de melons et en plus cela nous donne envie d'en manger.. J'espère que tu vas bien mon amie ! Je te souhaite une bonne St-Valentin et t'envoie de gros bisous.
Beau temps qui commence à se couvrir
Chers amis de Marseille bien le bonjour
Rocamadour est toujours très fréquenté par les touristes et les pèlerins mais ce n'est plus ce que c'était. Quand je l'ai connu dans les année 75 la rue principal était pleine de monde au point que nous avions du mal à marcher. J'y suis retournée il y a quelques années au moins de Juillet et nous étions tranquille dans la rue !!
Les melons il y aussi ceux de Vendée qui sont renommés et super bons, j'ai eu l'occasion d'en goûter et ça fait plaisir aux papilles !
J'espère que vous allez bien tous les deux
Je vous souhaite une très bonne journée
Bisesamicales
@lain
bravo chère Renée, une tres belle histoire, Coucourdan somnanbule, mangeait lui meme ses melons la nuit !! pas banale cette histoire ! mais c'est tellement bon un melon, on peut le comprendre, merci bonne soirée à vous deux, amitiés et grosses bises
Elle est très amusante cette histoire des melons de Coucourdan!!.
Celle-ci me rappelle mes histoires de mon potager,comme celle -là des étoiles on
fleuri, et ma courge géant"
bisous chère
MM
Pour en manger il faudra attendre le soleil de l'été, qui viendra, ce matin il faisait - 3° à l'aube , si ça ne descend pas davantage les fleurs survivront mais on peut craindre pour les faibles qui dorment dans la rue...
Bises-
Samedi 24 Février 2018 à 09:36
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Belle histoire en effet, ça valait le coup de la raconter. Le titre m'a fait penser au curée de Cucugnan, va savoir pourquoi, ça sonne pareil et les melons peut être... hi hi. Bisous